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Le repère des écrilibristes

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28 mars 2011

Cyber-partenaire

 

Il nous sera possible bientôt de posséder un robot intelligent conformé à la ressemblance parfaite de qui nous voudrons – cher disparu, célébrité vivante ou morte, enfant mignon du couple ami, etc. –, doté de sa voix et doué de repartie (mais nous pourrons bien sûr le programmer afin de l’entendre prononcer les mots que son modèle ne nous a jamais dit). Certes, ce substitut artificiel n’aura d’autre vie intérieure que le brassage combinatoire infini de ses données, mais en va-t-il si différemment de la nôtre ? Nous vieillirons à ses côtés et, quand nous mourrons, ce fidèle compagnon, plutôt que de se complaire dans le deuil et les larmes, s’autodétruira.

 

De cet aphorisme de Eric Chevillard m’est venu l’idée (saugrenue !) de m'en inspirer pour écrire une petite nouvelle, ou disons plus modestement “un bout de texte”. Que penseriez-vous d'essayer d'en faire autant.        B.ren@rd

                                                   -oOo-

Je ne tenais plus en place ; Lorsque le transporteur m’a déposé à la maison  je tremblais d’impatience. Elle était là. Enfin. De retour dans ma vie, comme si elle m’avait quitté hier ; Ou plutôt, comme si elle ne m’avait jamais quitté. Et vraiment ce fut comme un retour dans le passé, je la retrouvais telle que je l’avais connu à la veille de ses 50 ans. Le même regard noisette pailleté de miel, les mêmes boucles châtain tirant vers le roux, les mêmes petites rides de sourire aux coins des yeux et aux commissures des lèvres. Pour ce que je pouvais en juger à travers cette petite robe bustier ocre rouge pointillée d’un fin motif blanc, son corps était toujours celui d’une jeune femme de trente ans qui m’avait tant ému durant les trois années qu’avait duré notre relation. Tiens, au fait, c’est vrai qu’elle est en robe, j’en suis presque surpris, bien que j’en aie moi-même fait la demande sur le logiciel de spécifications que j’ai longuement complété avec l’ingénieur système. Ce n’était pas si souvent dans notre histoire passée qu’elle voulût mettre autre chose que des pantalons de toile. Une fois, en Bulgarie, elle accepta de se vêtir en fille pour me faire plaisir … un vent méchant et glacial lui fit se jurer qu’on ne l’y reprendrait plus. Ce souvenir m’amena un sourire qui eu le bon goût d’atténuer mon expression de stupide stupéfaction. Moi qui avais tant imaginé ces “retrouvailles” je restais bêtement muet, les mots coincés par l’émotion dans le parvis de ma gorge.

Ce fut elle qui prononça le premier mot – mon prénom – en ouvrant ses bras. Je me jetais dans cette étreinte comme un enlisé sur le bâton qui le sauve, et lâchais la bonde à mes larmes sur son épaule. Juste un mot et je retrouvais en bloc tous les gradients de cette voix suave et chaude chargée d’émotion et de simplicité. Je mis plusieurs heures à me faire à l’idée que ce miracle ait pu se réaliser. A tout point de vue le programmeur avait réussi un exploit

 

Les vingt-deux ans qui suivirent marquèrent sans aucun doute la meilleure période de ma vie. Je découvrais à son contact des aptitudes personnelles dont je ne me croyais vraiment pas capable. Particulièrement celle de renouer avec une vie de couple ; Le partage au quotidien des milles péripéties de la vie avec un autre être, toujours et heureusement différent, mais capable en permanence d’adapter son comportement à tous les besoins de changement, les évolutions qui sont le propre de l’humanité

Je m’étonnais d’abord, puis considérais comme l’évidence même du bonheur cette extraordinaire flexibilité de caractère dont je ne parvenais plus à distinguer si elle émanait d’une aptitude de l’esprit humain où simplement de la qualité du programme évolutif qui avait mission de régler ses réactions sur nos interactions. Notre vie sociale resta merveilleusement ouverte et le cercle de nos amis crût davantage en qualité qu’en quantité. Des sentiments aussi universels que l’envie, la concurrence ou la jalousie ne trouvaient aucune place dans cette nouvelle existence.

 

Hélas, aucun ciel ne reste éternellement bleu. Malgré ou peut-être, à cause de la longue période de félicité qui nous fut offerte, une fêlure commença à apparaître sur le vernis parfait de notre existence ; Jusqu’alors la santé m’avait fait la grâce d’une clémence totale.  Je ne craignait rien pour celle de ma cybercompagne qui m’avait été garantie à vie (la mienne s’entend). Et pourtant, il fallut bien me rendre à cette évidence : Elle subissait de plus en plus fréquemment des sortes de malaises qui la laissaient à chaque fois plus épuisée, plus pantelante. Mes contacts répétés avec la hot line de maintenance automatique m’assuraient qu’il s’agissait d’un processus normal et que je ne devais pas m’en inquiéter.

 

Pourtant, ce matin là, je sus intuitivement que quelque chose d’irrémédiable était en train de se produire. Toute couleur avait abandonné son doux visage. Son regard faisait comme deux lucioles vacillant dans un fond de cire. Ses mains serrées dans les miennes étaient glaciales et je ne parvenais pas à les réchauffer. Un filet de voix presque inaudible peinait à franchir ses lèvres.

J’approchais mon oreille et elle me chuchota alors : « Merci pour ce merveilleux quart de siècle que j’ai vécu avec toi – dont trois année avec ton original – Approche-toi encore mon amour, je ne veux pas que tu puisse me voir mourir. » Ce disant, elle attira mes lèvres sur les siennes en passant sa main derrière mon cou. Puis elle glissa un doigt sous le lobe de mon oreille gauche et exerça une pression brève et précise.

 

Je senti en mon crâne comme un déclic puis ma vision s’estompa dans un fondu au blanc. Le blanc s’assombrit en passant par toutes les nuances de gris jusqu’au noir absolu.

Une ouate de plus en plus épaisse sembla atténuer tous les sons, progressivement, jusqu’au silence.  Enfin, ce furent les souvenirs qui se succédèrent à vitesse exponentielle tout en s’éteignant l’un après l’autre dans une opacité de plus en plus transparente … jusqu’au néant.

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10 mars 2011

Atelier du 9 mars 2011

 

Sujet proposé par Isabelle

 

-          Dessiner une marguerite à 12 pétales

-          Choisir un mot à écrire au centre (“Printemps” en l’occurrence)

-          Inscrire dans chaque pétale un mot inspiré de près ou de loin par le mot central

-          Rajouter une deuxième corole de 12 pétales en quinconce avec la première corolle

-          Inscrire douze nouveaux mots inspirés par l’association des deux pétales intérieurs adjacents

-          Mettre tous ces mots (25) en liste et les associer deux par deux – Un même mot peut être associé plusieurs fois.

-          Rédiger un texte à partir de ces associations – On peut utiliser des mots de liaison mais le moins possible – On peut conjuguer ou changer la forme des mots initiaux.

-          Mettre en rythme pour la lecture

 

Voici donc ci-dessous les textes finaux obtenus :

 

Peau-terre : Déprime … prime … primevère. Bruisse l’averse sur la peau de la terre ; Pulsation – terre – nudité – terre – s’étend nue … Printemps : nuée, lumière source, soleil s’ouvre, sève, semence, renaissance. Bourgeons bruissant d’abeilles. Fête, fleurs, féminité, fécondité … Charmes.

Eau : Bruine, gouttelette, rosée. Jouissance jaillissante, joie, jeunesse. Rayon vert dans la rétine. Nid d’oiseau lumière. Féminité : cerise, gourmandise … Eros incrédule respire !

                                                                                                                  Isabelle & Bernard

 

 

PRIMAVERA

Jardin : bourgeons émeraudes, vertes fragrances, verts si tendres,

Parfums verts, fraîcheurs désaltérées, Respirer.

Sève de genêt, torrent : poussée de vie, Bien-être.

Printemps retrouvé, éclosion de la chrysalide, Bonheur.

Soleil éclatant, profiter, jouir, Joie de vivre.

Renaissance du poète, lumière de l’âme, fleurs de dégel, frémissement de la vie,

Senteurs d’embruns, Renouveau.

Aspirations, Espoir.

                                                         Ecrimag


28 février 2011

Proposition de Andine

En lisant ce matin, je trouve ce "tableau" chinois de Jiang xue, et je me demande si vous souhaitez, selon son style, construire un décor, un climat, une histoire (31 mots ici y compris les articles et agents de liaison, ...) ; je vous le livre ici :

Neige sur la rivière

Milles montagnes, aucun vol d'oiseau
Dix mille sentiers, nulle trace de pas
Juste une barque avec un vieillard en habits de paille
Il pêche et la neige tombe sur la rivière.

 

Image estivale (B.renard)     der_110

Arbres. Ombres et lumières.

Mille nuances de vert.

Mur de pierres sèches et grises.

Auvent de bois et, au devant,

sur fond d'herbes jaunes,

Juste un squelette rouillé

d'engin agricole à trois roues.

 

NUAGE SUR L’ILE DU SOLEIL LEVANT

 

Regards perdus, torrent de larmes

Vieillards hagards, enfants orphelins,

Oiseaux inanimés, maisons englouties,

Séisme, tsunami ennemi,

Vagues meurtrières,

Marée noire morbide,

Progrès dévastateurs,

Inconsciente folie

Courage dignité,

Fleurs de cerisier,

Espoir

                                  Ecrimag

 

                                 


22 février 2011

Le repère des écrilibristes déménage.

200806251043206549Bonjours à tous z'et toutes.

Je rappelle pour les éventuels nouveaux venus que ce blog a pour objet de rassembler les productions de notre atelier d'écriture qui se tient au Puy une fois par mois.

Après bien des difficultés sur la gestion du blog précédent. J'ai décidé de le faire émigrer vers un autre hébergeur (canal.blog).
Il faudra sans doute un peu de temps pour peaufiner la présentation. J'espère que celui-ci sera plus facile à utiliser que le précédent.
Ici les sujets d'écriture seront des "messages" - c'est moi qui les publierai au fur et à mesure. Vous pourrez y joindre directement vos textes sous l'appellation "commentaires". Les sujets et textes anciens seront toujours disponibles en "archives" (colonne de gauche).

Voilà l'affaire ; Bienvenus dans le repère des écrilibristes.

16 février 2011

Atelier du 16 février 2011

   Livre_ancien "Le livre de la vie est le livre suprême qu'on ne peut ni fermer ni rouvrir à son choix. On voudrait revenir à la page où l'on aime et la page où l'on meure est déjà sous nos doigts"     LAMARTINE  

    Sur le temps, celui qui passe, celui qu'il fait, les saisons, de l'enfant à l'adulte, de la jeunesse à la vieillesse, de la naissance à la mort ...  mettons des mots sur un abécédaire expurgé des lettres difficiles (k,q,w,x,y,z) : 20 lettres - 20 mots qui commencent par ces lettres. Notre abécédaire pour fabriquer un petit lexique du temps     qui passe. Le texte à créer devra utiliser ces 20 mots. Bonne écriture dans l'ère du temps. (Sujet proposé par Jojo)

 

   

 

Le temps qui passe et nous dépasse

 

Cette histoire commence par une explosion : Le big-bang. Elle continue à travers les siècles comme un compte à rebours vers ce qui nous semble être une fin : la mort. Pas notre petite mort humaine, non ; La mort absolue, la fin de tout, la fin des temps. Mais notre temps à nous c’est d’abord la vie. Au commencement il nous faut naître, vivre notre jeunesse. Vient le temps des cerises avec son cortège d’espoirs, ses joies fugaces, ses instants inoubliables que l’on va pourtant oublier. Et que dire de toutes les heures que l’on passe à glander … ce qui vaut bien mieux que de tuer le temps !

Bien des lunes après on cherche à remonter le temps. Mais il faut tourner la page, lutter contre l’usure … jusqu’au bout. Attente désenchantée d’un monde meilleur.

  B.renard

 

 

Le temps voyage


Le temps ne passe pas, le saviez-vous ? Il voyage au fil de notre vie.
A des années-lumière, point de période estivale, ni d'hiver ; pas de fuseaux horaires non plus. Le temps n'a aucune prise sur les espèces. Tout s'en trouve déboussolé. Ainsi, si nous étions projetés à des années-lumière, il serait hasardeux d'affirmer que le petit de l'être humain est un bébé, car il pourrait à la fois être juvénile, bien qu'étant à l'orée de la vieillesse.

Plus rien ne ferait sens quant au temps qui... passe. Plus de notion de
génération, plus de mesure du temps même. Cadran solaire inutile, nano seconde, incompréhensible. Bref, rien ne pourrait être usagé, aucune obsolescence... Un univers intemporel. Mais j'ai le souvenir que cela fait "des plombes" que je l'ai appris !

Si nous vivions à des années-lumière, nous oublierions l'idée même de
durée, pour ne nous focaliser que sur le doux murmure que produit le temps quand il voyage dans nos vie : son rythme ! Au pays du temps qui voyage, vivons au tempo du métronome : Allegro !

  Andine

 

 

De Chronos à Kairos

A la lueur d’une bougie, un nouveau-né crie à la vie. Il était bien à l’abri.

 Sans aucun doute il va devoir avancer comme un funambule avec son balancier. Non, ce n’est pas quand les rideaux seront tirés qu’il faudra fuir la réalité et faire un entracte ; C’est dans limmédiat qu’il faut savoir tout mettre en scène et faire l’équilibre entre chronos (le temps compté) et Kaïros (le temps apprécié).

Donner un sens à sa vie, savourer, respirer, sentir et ressentir, jouir du moment présent, vivre ! 

Choisir l’utile et renoncer à toute futilité.

Apprendre à ne pas regarder en arrière les yeux rivés sur la pendule.

Tic Tac, Tic Tac

Mais dans l’oubli, l’heure du gong va sonner. Entre ses doigts écartés il va contempler le sable en train de couler.

Ah s’il pouvait le ralentir et retourner le sablier !!

 Josiane

 

 

Partition de la vie

 

Parler de l’âge, du temps qui passe, interroger ma mémoire qui tangue sur le bateaude ma vie, telle une chimère.

Dieu m’a-t-il accompagné tout au long de ces années ?

Eole m’a-t-il insufflé son souffle marin pour me faire avancer ?

Le fil de mes souvenirs s’égrène autour du globe de ma vie.

Mon horloge résonne au son des années et des heures vécues avec ivresse comme un jeu. Une lyre fait entendre la mélopée de mes errances et sa musique cristalline me remplie de nostalgie et de songes oniriques. A moins que ce ne  soit les Parques, les trois fileuses qui me tirent vers ma destinée, annihilant mes rêveries tout comme  celles  de l’homme aux semellesde vent.

La vie n’est qu’une  pièce de théâtre où le contrôle de notre destin n’est qu’utopie.

Elucubrations d’un verseauqui disserte sur le temps avant qu’il ne soit trop tard!

                                                                                                                                          Ecrimag

 

Si tu dois retracer ta vie ,  à quoi ressemblerait ton chemin?
 
Fût-il une ballade à ton rythme?

Une gymnastique insensée?

Une odyssée grandiose?

L' as-tu traversée pianissimo
 
As- tu pu savourer juin?

Ou le mirage de l'ubiquité t-a t-il précipité dans le décor?

Le doux murmure des gens aimés t-a t-il bien accompagné ?
  
Enfant attendais-tu la suite avec curiosité?

Es-tu resté dans ta cachette ?

Dans le houleux toboggan ,as-tu paniqué?

N'as-tu jamais perdu le nord ?

As-tu échappé à la roulette du dentiste ?

As-tu goûté la légèreté ,

La vie comme une invitation au voyage

Fichtre ! comme une abondance qui se mue en rareté
                                                                                                 Isabelle

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19 mai 2010

Atelier du 5 mai et 19 mai 2010

 

     Exagone    En six temps :   

    - Composer un petit texte (style et thème absolument libres). Juste une contrainte de forme : ce texte doit être composé de six phrases des dix mots maximum chacune   

    - Réécrire vos six phrases sur six bouts de papier séparés.   

    - Mettre vos six phrases séparées et pliées en quatre dans un chapeau.   

    - Le chapeau tourne et chacun récupère six phrases au hasard.   

    - Chacun doit recomposer un texte cohérent en utilisant sans les déformer les phrases tirées dans le chapeau (seul le temps     grammatical peut éventuellement être modifié). Bien sur on devra ajouter des mots ou des phrases pour lier les phrases initiales entre elles, mais aussi peu que cela sera possible. Souligner les mots ajoutés dans votre texte.   

    Lecture autour de la table :   

      1-  Le texte écrit au départ,   

      2-  Le texte reconstitué avec les bribes.   

 

 

    Texte initial Bernard) :       (In l’atelier du 05/05/10 )   

 

 

J’étais sorti prendre l’air. 

  Mon amie lisait dans notre chambre. 

Le facteur sonna deux fois à notre porte.    

Elle me cria d’aller ouvrir,

Évidemment, je ne l’entendis pas.    

  C’est ainsi que ce salopard monta jusqu’à notre chambre.   

 

    Texte 1 recomposé (Bernard) :   

 

Mon amie lisait dans notre chambre.

  Elle me laissa l’approcher, accepta mes caresses. 

Flottaison, rêve, vide infini.    

    Mais voilà qu’elle me parla de son atelier d’écriture :   

« Écrire sans idée … quel bonheur ! »    

    A cet instant précis   le facteur sonna deux fois à notre porte.    

    Je dis à mon amie : « Oui, mais écrire sans bonheur … quelle     idée ! »   

P… de facteur,   si vous lui videz l’esprit, il disparaît ?   

 

 

    Texte 2 recomposé (Bernard) :   

 

     Enfin, rien, le vide, le bord du néant.    

    Écrire sans idée, quel bonheur !   

C’est dans le vertige de la page noire que 

    le facteur sonna deux fois à notre porte.   

De surprise ma plume sauta de ma main ; 

    « Aie, mon œil, elle me l’a presque crevé ! »   

De colère     je n’y tins plus, je la mordis.

   Entendant crier, le facteur entra.   

    C’est ainsi que ce salopard monta jusqu’à notre chambre.   

 

 

    Texte initial (Bernard) :      ( In l’atelier du 19/05/10)   

 

 

Tiens bon, tiens bon, dis la sirène des pompons.    

    T’es foutu, t’es foutu, déclame l’ambulance.   

Où suis-je ? Où vais-je ? Où cours-je ? … A l’hôpital !    

    Je suis tombé sur un os et un os est tombé.   

Me voilà mal barré sur ce brancard.  

Accroche-toi au pinceau, j’enlève l’échelle, qu’il disait.   

 

    Texte 1 recomposé (Bernard)   

 

Dans la lueur du jour qui décline, elle l’aperçoit.    

    Elle était dépité   mais bon,

ce n’était pas la première fois, tout irait bien.

    Quand elle vit l’ambulance, elle n’en cru pas ses yeux.   
Sûrement pas, il n’y a pas de hasard, bizarre !    

    Il lui mâchonna quelques mots :   
  « Au lieu de sourire de toutes mes dents   que je n’ai plus,  

me voilà mal barré sur ce brancard.  

 

    Texte 2 recomposé (Bernard)   

 

    Notre inconscient est-il à la source du hasard ?   

… Comme un singe espérant une banane ?    

    Vibrations, palpitations, regards affolés :   

    Mes oreilles d’éléphant dépassant largement   

    j’aurais préféré me cacher dans un trou de souris.   

    T’es foutu, t’es foutu déclamait l’ambulance   

    Qui m’emmenait d’urgence à l’H.P. de Ste Marie.   

 

    Texte composé avec un maximum de noms de vents   

    (suggestion de Maggy, atelier du 19 mai) :   

 

    Quand vint Elise sur les alizés, elle croisa Zébulon à qui Léon parlat d’Aquilon.  

    Autant pour moi, dit Autan Lara quand du sud-est l’Autan souffla.   

    Eloïse le consola d’une bise venue de la banquise.   

    Eléazard trouva cela bizarre, soufflé par tant de Blizzard !   

    Mais que fait donc Débora ? La voilà qui de la Borée déborda.   

    Aspirant une grande bouffée de bourrasques fantasques, Elise osa dire : Tu nous les brise.  

    Plus que cela, renchéri Eléazard, tu me gèle les burnes avec ta burle !   

    Baisse donc un peu le ton, repris Léon, dans un tourbillon.   

    C’est vrai, dit Pampero qui arrivait de la Pampa,   

    Notus et bouche cousue, moins de Zef bande de girouettes.   

 

 

5 mai 2010

Atelier du 05 mai 2010

  Sujet proposé par  Isabelle, nouvelle et bien venue   

Jeu

   Il existe des dizaines d’expressions autour du mot « jeu » (ex : jeu de mots, avoir beau jeu de …, jeux de dupes, double jeu, etc.)

  Nous en avons choisis chacun une, puis nous avons commencé à écrire quelques lignes inspirées par cette expérience.

Nous avons fait tourner nos écris autour de la table, afin que le voisin continu sur notre texte en essayant de garder une cohérence (ou en la détournant).

Ceci jusqu’à ce que notre introduction nous revienne. Viens alors le moment de la lecture à haute voix … et de la surprise de voir ce que nos comparses ont imaginé. 

    Jubilatoire !    

   Nous avons tellement aimé qu’on a refait un deuxième tour avec deux expressions (toujours autour de « jeu ») pour créer d’autres     textes à quatre mains (nous n’étions que quatre … dommage pour les absents !)   

 

 

 

 

  Jeux de mains :
 
  - Jeux ! Quand ?
  - Demain.
  - Jeux demain ?
  - Ou de vilains.
  - De vilaines mains ?
  - Non ; De vie aux mains de laine.
  - Mais pourquoi demain ?
  - C’est vrai ça, pourquoi pas aujourd’hui ?
 
  - Parce que demain nous aurons la main.
  - La main sur quoi ?
  - Sur les jeux de la vie.
  - La vie sera entre nos mains ?
  - Entre de bonnes mains, je le parie !
  - Aux jeux de mains je veux être le nain !
 
  - Mais le nain d’aujourd’hui, le nain de toute suite !

 Au jeu des nains pas de demain ou de vilain.

 Les jeux de mains c’est maintenant et pas demain.
 
  - Les lents demains chantent-ils ?

 Les mains jouent de l’aine, caressent, irriguent …

 Ces mains venues du cœur jusqu’au « je » de toi.
 
 
 

 


  Jeux de dames, jeux de dupes
 
Les dames, pas dupent du jeu des hommes, jouent leur jeu de dames.
Les hommes, fiérots et sûrs d’eux même, entrent dans leurs jeux de dupes …
Et n’en ressortent pas indemnes ou pire … n’en ressortent pas du tout !
Souchon a bien raison : « Rétines et pupilles, les garçons ont les yeux qui brillent, pour un jeu de

dupe, voir sous les jupes … des filles »
 
Et quand dame vient à passer, M. Dupe, qui fait semblant d’oublier le danger du jeu de dames, pas dupe, frétille de plaisir. « Un, deux, trois, soleil ! » Et hop, M.Dupe emboîte le pas de la dame   et savoure avec elle le bonheur des dames et des dupes.
 
Bonheur ? Etrange mot ! Qui a dit ce mot là pour la première fois ? L’erreur était trop grosse. Pourtant tous se sont jetés sur ce mot : bonheur. L’ont dévoré, consommé ; « on en veut, donnez-nous   en !!! » Point de ce mot convoité au pays des dupes et des dames, excusez-moi.
 
Mais pas de drame non plus ! Le plus dupé des deux n’est pas celui qu’on croit.
Le dupé, drapé dans sa dignité, dit : « Dame oui, j’ai aimé ! ». « J’ai aimé la dame dans sa jupe, dont  les yeux brillaient … de bonheur »

 

 

  Jeu de rôles
 
 
  Avocat, le matin, il monte sur le ring chaque soir.
 
Entre temps, il est papa de 12 enfants. Et à la maison, chacun tient son rôle, à tour de rôle. Ce qui n'amuse gère les plus âgés, c'est quand leur incombent de drôles de jeux : la vaisselle, la   tambouille.
 
Par un tour de passe-passe, les plus malins échappent aux corvées et partent faire les drôles.
 
Et pourtant, il rêve, malgré ça, il rêve encore de rôles incroyables. Si les enfants veulent échapper aux corvées, lui veut échapper à la vie et c'est dans son imaginaire que les rôles, tous les   rôles qu'il voudrait tenir, s'étendent à l'infini. Il aime à penser aux tours pendables qu'il fera le lendemain : entrer pour la première fois dans cette agence des Champs Elysées, saluer les   secrétaires, tel un Pape, s'asseoir sur le bord d'un bureau, décrocher le téléphone, et, avec l'accent corse, tiens, pourquoi pas, parler du futur cercle de jeux.
 

"C'est mon rôle", se dit-il... "Faire de la vie un jeu (surtout celle des gens sérieux). Vivre n'est pas rêver - qui a dit cela ? C'est faux ! Rêver, c'est vivre, et jouer bien son rôle, c'est   enrôler la vie dans le jeu qui nous mène entre berceau et tombe." Ah ! la belle cause à défendre quand on est avocat !!
 


  "Tirer son épingle du jeu" - "Jeu de hasard"
 
  L'école du hasard, grande institution reconnue de tout temps pour les enseignements qu'elle dispense, va fermer ses portes.
 
  On a choisi un jour, au hasard du calendrier ; la déco est aléatoire, pour accueillir les badauds qui passeront par là.
 
Providence, la sœur de Fortuné, sait qu'elle a une carte à jouer ce jour-là (mais quel jour, au fait ?). Elle veut organiser la plus belle pagaille jamais connue et devenir célèbre parmi les   inconnus : la plus célèbre des inconnus.
 
Elle se pique au jeu, jeu de hasard et plante, pour l'instant, de petites épingles dans une pelote de laine. Beau début !
 
L'école ayant fermé, le hasard n'étant plus canalisé, s'écoula doucement tout au long de la ville, pour aller se déverser dans le fleuve des valeurs imbéciles ; chacun tirait sur son épingle, bien   sûr, ornée d'une pelote de laine.
 
Ce chacun, croyant avoir compris, et pour canaliser l'angoisse montante, regardait du coin de l'oeil son voisin.
 
Tout le monde se retrouva sur le pont, au-dessus du mélange des deux eaux.
 
Hasard du jeu, ligne de partage des os.. Oh ! Lapsus !
 
"Ca y est !" se dit la soeur de Fortuné "Je la tiens mon idée : je vais monter ce jeu en épingle, et, au hasard, partager les vieux os de cette vieille école."
 
"A saisir ! Aux enchères ! A la bougie ! A qui ce magnifique tableau noir ? Monsieur, au deuxième rang ? Madame, au fond ? Et ce bureu de pion, bourré de Playboys ? Pour ce jeune homme boutonneux,   à gauche ? Adjugé ? Vendu !"

 

 

  Entrer dans le jeu
 
 
  Je, euh, j'hésite, je regarde, j'observe, je me tapis, je me tends, j'attends.
 
  Ira, ira pas? L'enjeu trop important?
 
  La peur , l'excitation, le plaisir, tout cela fait l'envie de partager
 
  Les autres... La possibilité de se rencontrer fait le chemin vers les autres
 
  Oh! l'envie de partager, quelle belle entrée de jeu!
 
  L'enjeu est grand c'est vrai, mais le risque de se perdre est moindre que celui de ne rien gagner
 
  si d'entrée de jeu on a peur du partage.
 
  Je serai plutôt parta-jeux
 
  D'abord, se munir d'une lorgnette mais oser!
 
  Oser, puis doser...
 
  Faire de cette entrée dans le jeu comme une entrée sur scène, au " théâtre des matuvus".
 
  Et, d'entrée de jeu, leur faire le grand jeu!
 
  Et de la peur, ne jamais laisser rien paraître.
 
  Elle fermerait à double tour, l'entrée, l'entrée dans le jeu.. des Amours et des Hasards
 
  Bizarre?
 
  Les hasards bizarre, et la peur partagée et les mots qui nous aident, et les amours, les illusions...
 
  et se dire à chaque fois! qu'est-ce que c'est bête d'avoir peur! et pourtant la peur est là toujours, et  le désir aussi et bienvenue aux deux.

 

 

 

    Remettre en jeu   

 

 

    Jeux interdits   

 

    - Interdit aujourd’hui, peut-être pas demain !   

 

    Alors ! Un espace, un autre, jamais le même et pourtant on s’y laisse tromper,   

 

    on aime se répéter, on n’aime pas les changements d’espace.   

 

    On se borne, on se butte jusqu’à l’étouffement.   

 

    Remettre en jeu des jeux interdits ! Plaisir de nouveauté.   

 

    - Rejouer encore et encore ce morceau de guitare, butter aux mêmes endroits ; c’est cent, mille, combien de doigts, de mains, d’enfants,     d’adolescents d’adultes qui ne sortiront jamais de ces quelques accords alors que c’est si simple de jouer une autre note, sur un autre instrument.   

 

    Quoique la lettre à Elise au piano, c’est comme … c’est comme répéter inlassablement les mêmes erreurs, sentir que non, mais ne pas pouvoir     bifurquer juste avant ; Il faudrait créer l’outil, l’instrument.   

 

    - Imper et passe…. Caramba, encore Perdou !   

 

    Ça devrait être interdit de jouer «  jeux interdits ! »   

 

    Mais bon, pas malin non plus de casser la guitare….vaut mieux y allez piano et essayer de trouver les mots- pardon- les notes justes pour     écrire cette foutue lettre à Elise qui pourtant commence à me les briser menues.   

 

    Comment lui dire que je voudrais bien lâcher guitare ou piano pour jouer avec elle des accords encore plus interdits ?!   

 

    - Mais tu la connais, toi,  Elise ? Elise qui te les brise… !   

 

    Et tu voudrais remettre le couvert avec elle ? C’est du moins ce que je comprends.

Bref, brisons là ! (sourire)   

 

    Quand le parieur à tout perdu aux « jeux interdits »jeux de la vie, il compte ce qui lui reste au creux de la main.  

 

    Il le soupèse et se dit : » qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! »   

 

    Il s’abreuve de certitude et entre dans la grande salle.   

 

    «  Rien ne va plus, faites vos jeux ! »   

 

 

 

 

    JEU veux dire un merci aux auteurs: un grand bonheur de lecture!   

(Commentaire n°5 posté par sylviane le 22/06/2010 à 21h12)

 

 

24 mars 2010

Atelier du 24 mars 2010

 

 

      Les mots sons assemblés c’est l’émotion assurée    

      L’idée de cet atelier est de faire de la musique, voire même de l’émo-sique sans notes, sans autre instrument que nos voix et nos mots.   

      Et puisque nos mots seront pour l’oreille autant que pour l’œil, nous en garderons une trace enregistrée.    

      Petite mise en oreille avec le texte de Franck Dubosq, et la technique des mots en écho ou contrepoint.    

      Sur l’exemple de “langue d’eau” de Mireille BALERO, nous composerons nous même des allitérations émo-sonores à partir d’une paire de mots.    

      On se tient par la main / on est en forêt / avec / les premières gouttes / on se dit : chercher un abri / d’abord marcher vers voiture /  puis on se dit :  non, rocher / gros rocher plat / dans clairière / grand matelas / vêtements et dessous / fougères / il pleut déjà pas mal / nous / tout nus / couchés dessus / à faire l’amour ou tenter de / tonnerre / tonnerre / jamais bien loin / puis éclair / puis tonnerre / puis éclair puis tonnerre très fort tout près / c’est pas possible de faire l’amour avec tonnerre tout le temps tout près / on est repartis sous pluie / habits dans bras / chaussures dessus / on a trouvé / abri sous un surplomb rocheux / roulé habits pour faire oreiller / tout nus / juste chaussettes / amour de nouveau / essayer / pas facile avec froid / et petit filet d’eau sous hanches /  finalement / on n’a pas / mais on est heureux quand même / c’est presque mieux / presque / comme si pendant quelques minutes / on avait été plus nus que jamais / on / on est revenu vers voiture / on a fait l’amour dedans / pluie  autour / beaucoup / buée / tellement buée que / même un / non / personne / on a réussi quand même puis on s’est presque endormis / presque / et / pluie s’est calmée / soleil revenu / on s’était dit qu’on oublierait jamais / puis on a oublié / on a tout oublié / on en a jamais reparlé …    

      LANGUE  D’EAU (Mireille B.)
 
      L’anguille
        Longue langue
        Langue languide
        Longue, longue à venir
        Lente langue
        Langue anguille
        Langue alanguie
        Langue évanouie
        Fuyante anguille
        Glissante angoisse
        Lisse
        Lente
       Absente
        Absence amère
        Absinthe muette
        Etoile sainte    

      Des poètes
        Eau verte
        Des mots avalés
        Eau forte
        Des mots recrachés
        Mots remâchés
        Des langues mortes
        Mots délavés
        Langue lavée
        Livide langue
        Langue languide
        Humide anguille lisse    

        Qui glisse
        Fuyante absinthe
        Absence feinte
        Des mots enfuis
        Anguille enfouie
        Langue sous roche
        Délie
        Délivre l’Absente.
   

      Quelques exemples de mots-ponts pour amorcer la pompe à mots:    

 Monde maudit    

      Plage aplatie    

      Chante enchanteur    

      Chair chérie    

      Jour réjoui  

      Eau plate en plateau    

      Livide lit vide    

      Loire à valoir    

      Eclat de sourire    

      Ris de tes rides    

      Limpide olympe    

      …………………..etc.    

17 février 2010

Atelier du 17/02/2010

Xavier nous a proposé de bousculer un peu nos « style d'écriture » en   écrivant « à la façon de » Chloé   Delaume.

Cri_du_sablier    À partir de la lecture de l’incipit du Cri du Sablier,

Clo__Delaume puis de l’analyse   des procédés d’écriture utilisés par l’auteur, l’atelier a été l’occasion de raconter un souvenir d’enfance en tordant sa propre langue pour tomber dans celle d’un autre. Une écriture plus libérée   que le style « classique », permettant de belles trouvailles poétiques.

 

  Foutue soupe aux salsifis.
Jus de maudits légumes ayant l'outrecuidance de dénaturer les bonnes vieilles patates-carottes. Se marre bien le Dédé. Bidonné le grand-frère. Je crois qu'il souscrit à mon dégout mais ne veut quand même pas dénigrer la maternelle soupe. Mange la soupe prêterai mon béret rouge. Fabuleux couvre-chef et l' aigle de laiton des glorieux soldats qui sautent des avions. Platonique cigüe, le cœur su s'accrocher,chaque goutte de ce bouillon avalée grandissait l'honneur du si précieux trophée.
Foutue soupe aux salsifis.    B.renard.

 

  "Ce n’est pas un tableau pour les enfants. Je m’en vais crie la mère ce n’est pas un sourire sur ces souvenirs. L’enfant qui demande ne sait pas pourquoi à six ans on est secoué par ces mains ces   adultes qui ne savent même plus aimer. Pourtant. Aimer. Aimer. Aimer c’est une douleur sucrée sacrée comme un nuage douce la flamme qui brûle les lèvres des adultes. Il est trop tard un mouchoir à   la main chuchote maman. Les armoires le sapin de noël les adolescentes l’enfant le ciel la télé mes poupées papa maman mon monde pleurent. Dehors hurle la voiture. Démarre maman. L’amour. Pressé   sur leurs calendriers. Dans mes oreilles le lendemain résonne résonne le rire du lendemain."   Marie

Marie. Émotions ... brûlantes, bouleversantes. Les réalités qui sont derrières t'appartiennent.
  Pour nous, juste les émotions justes. Magnifique.  Merci .  B.renard

 

 

  De tout en même temps. Maman 43 moi 13. Ans. Vous aurez un frère. Une Soeur. Colonie ou rien en été à Ustaritz Pays Basque Sud Ouest de la France en train. C'est joli. Espace floconneux luge et   tralala en hiver. Tout dedans elle chavire. Maman 43 moi 13. Ans. la petite dernière de quoi ? Dans ce Pays Basque... Une joie. A la colo, le Directeur convoque mes larmes. Elle n'écrit pas.   Globule suintant sûr c'est une araignée paroles d'Apothicaire. Trois jours. Frappée sept fois par le soleil je chute en avant dans mon assiette de riz tout le monde s'agite Elena Mihkhaïlova la   Russe infirmière, la première. Papa boit le whiskylle Poisson Rouge quitte. Une fille c'est Clinique 1971 visites interdites aux enfants moins de 15 ans ! Andine.

Nadine. Comme un tableau de Monnet plaqué au couteau sur la toile (la net-toile). Impressionnistant !   B.renard

 

 

  Nez d’enfant, nez d’antan…
 
  Au royaume de sa mémoire les odeurs règnent.
  Armoire ouverte, porte qui chante en libérant des notes de fragrances de rose et de lavande.
  Sur la table luisante de cire, un bol de chocolat fumant. Un tiroir secret délivre un pain de campagne.
  Fenêtres ouvertes odeur de foin qui vibre.
 
  Soleil d’été, soleil ridé, soleil fané.
  Cœur qui transpire pleurs étouffés sur l’édredon foncé enfoncé défoncé crevé maculé.
  Rideaux du lit clos tirés. L’enfant se cache là pour éponger le sang.
 
  Au royaume de son histoire la chaise bancale trône.
  Flop ! Bol renversé table tachée pain mouillé émietté.
  Clac ! Clac ! Gifles mal données joues enflées.
 
  Nez d’enfant, nez saignant…  Josiane
 
 

 

  Réminiscences d’un passé lointain. Si proche pourtant. Edulcorés souvenirs trahis par la mémoire. Vérité travestie, occasion arrangée.
  Parler de quoi ? De la crème dominicale au chocolat chez la grand-mère, du bol de blanc fromage. De la rouge trottinette dévalant les pentes. Des hannetons piqués dans l’arbre des souvenirs.   Fétides narcisses et puanteur d’un pot. Ephémère mémoire. Mutique page blanchâtre d’un jour de février !          Maggy
 
 

  Des billes chez les grands-parents. Couleurs brillent boules billes roule ta bille.
  S'en servir ? Mon frère apprend.
  C'est le soir il m'appelle on va jouer dans sa chambre mais chut
  pas de bruit devoirs à faire moi rien. Les billes sur le tapis avancent en silence.
  Ralentissent s'arrêtent il joue je regarde. Couleur ciel et verre vert doux clique-
  tis dans l'air. Ma main se tend mon pouce pousse billes s'éparpillent. Hors du
  tapis éclats de verre éclats de rire.
  La porte claque Maman arrive et crie heure des devoirs regards noirs.
  Vilaine, petite, fille. Sait même pas jouer aux billes. Perd la boule. Fini
  de jouer. M'en fout.       Annie

  Annie. Un texte à se lire tout haut, juste pour la musique. Des mots à faire rouler sous la langue comme des friandises. Délicieux.

                                                                                                                                                   B.renard

 

  Soleil sur le pré tableau inanimé, une absence à soi même, le noir arrivé là
  Grenouille, têtard peut-être, herbes se balançant, noyées, emprises et encerclées
  Feu dans la nuit ; le feu de l’eau souillée.
  Ailleurs, nébuleusement vide n’était plus là l’enfant parti.
  Feu eau herbe chaleur et froid, tourbillon, vertige que de ça.
  Veste immense ressentie vide ;
  Plus de coque ni que noix.
  Distance immense que des autres, au fin fond
  Bouton fermé, arrêtez là. Repartir dans l’oubli et la conformité.
  Tentative inutile.
  Une autre fois peut être.      Claire

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